Les Editions de l'Avenue

Association culturelle littéraire

Chat rit, varie !

Littérature jeunesse > ISBN : 978-2-916684-11-6

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Lorsqu'il eut creusé un passage suffisamment large pour s'y glisser, il entra dans la cave. Chmagic n'étant pas encore revenu, il put aisément repérer les souris grâce à sa vue perçante. Ses dernières, surprises en pleine dégustation de fromage, se redressèrent et déguerpirent d'un seul coup, s'échappant par le trou. Elles grimpèrent les marches et s'enfuirent tout droit en direction de la forêt.
Chmagic de retour avec la clef les vit s'enfuir à toutes pattes. Il remarqua qu'elles étaient six et plutôt bien portantes. Sans comprendre réellement ce qui se passait, il les laissa partir et rejoignit son compagnon. Il ouvrit la porte avec la clef et trébucha dans le trou fait par son ami.
– Alors c'est à cause de toi tout cela ?
– Ecoute ! Je peux tout t'expliquer.
– Tu m'as trahi ! Je veux recruter six souris pour mon numéro mais pas pour faire un festin. Tu m'entends bougre d'idiot ?
Il baissa la tête et aplatit ses oreilles, l'air penaud.
– Je m'excuse !
– D'abord, on ne dit pas je m'excuse, mais excuse-moi ! Ensuite, je crois que je vais me débrouiller tout seul.
– Non, non... je t'en prie ! Je veux venir avec toi. Je promets de ne plus jamais te désobéir. Chmagic, d'une nature plutôt pacifique, accepta de lui faire à nouveau confiance. Ils refermèrent la porte à clef, rebouchèrent le trou et filèrent vers la forêt à la recherche des six souris malignes.
Les deux chats mirent plus d'une heure pour y arriver. Reprenant leur souffle, ils réfléchirent à voix haute :
– Où penses-tu qu'elles sont allées ? A gauche ou à droite ?
– Je dirais plutôt à droite. Regarde, les feuilles bougent... Là !
Ils s'approchèrent tout doucement croyant surprendre les souris. D'un seul coup, un énorme rat sortit d'un buisson et se faufila entre leurs pattes.
– Mais c'est un rat ! Rien à voir avec nos souris, triple idiot !
Une fois de plus, il reprit son air penaud comme dans la fromagerie.
– Oh ! Tu ne vas pas encore t'apitoyer sur ton sort. Allez, redresse la tête et on prend le sentier de gauche !
Les compères avancèrent dans la forêt qui devenait de plus en plus dense au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient. La peur s'empara d'eux et ce qu'ils jugeaient comme une enquête importante devint d'un coup bien dérisoire.
– Et si on rentrait. Je commence à être fatigué !
– Tu as raison et en plus on ne sait pas exactement où on peut trouver les souris. On voit pourtant bien la nuit, nous les chats, mais là je...
– Moi aussi, un peu...
– Un peu quoi ?
– J'ai un peu peur ! Oui, je ne suis pas très rassuré ici. Je n'aime pas être dans un endroit que je ne connais pas bien !
– Surtout la nuit !
– Exactement !
Rassurés de penser la même chose, ils rebroussèrent chemin en se retournant souvent tant ils étaient sur leurs gardes.

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